17 nov. 2013

Et pourquoi le poilu ?


Durant toute ma scolarité, mes différents professeurs m'ont toujours parlé des "poilus", ces soldats que l'on nommait ainsi à cause des barbes hirsutes qui ornaient leurs visages. La vérité semble être tout autre...

Premier point, entre eux, les soldats ne semblaient pas s'appeler les "poilus" au début de la guerre, mais les "bonhommes", comme le signale Gaston ESNAULT dans son livre "Le poilu tel qu'il se parle" :


Le terme "poilu" semblait donc être plus utilisé par les citadins, bien éloignés du quotidien dans les tranchées. Ce terme de "poilu" ayant ensuite été "universalisé" par la presse notamment, les soldats ont certainement dû aussi l'adopter, peut-être à contre-cœur.

Second point, le terme "poilu" aurait aussi désigné la virilité de nos soldats. Eh oui, pour un homme, un vrai, il faut avoir du poil (et pas dans la main !). Symbole de force, de sagesse, de bravoure, de courage, bref tous les adjectifs indispensables aux soldats !

Deux autres éléments me laissent penser que le soldat n'était pas ce vilain hirsute. Tout d'abord, il devait avoir une hygiène aussi impeccable que possible, sous peine d'attraper les pires maladies.
Il ne faut pas oublier les parasites, tels que les poux (les "Totos" comme on les appelait), qui étaient en grand nombre et qui faisaient vivre un véritable martyre aux soldats. Dans ces conditions, on peut comprendre qu'un rasage était le bienvenu pour éviter une trop grande propagation des poux.

Source : Archives départementales de l'Ain
Enfin, dès 1915, les gaz de combat font leurs apparitions dans les tranchées. les masques à gaz devant être hermétiques a maxima, on ne devait pas rigoler avec la barbe qui aurait pu empêcher l'étanchéité de ce masque, bien rudimentaire.

Source : Archives départementales de l'Ain

Le poilu vu par le poilu dans le journal de tranchée : Le Bochofage distribué au sein du 68éme RI

Source : Gallica
 Pour moi, le terme "poilu" ne se réfère donc pas à ce qu'on m'a toujours appris durant ma scolarité, et je me demande ce qu'il en est aujourd'hui.....

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